Mobile du blog

« Nous sommes tous des voleurs. Mais au bout du compte, nous serons seulement jugés sur deux choses : qui nous avons choisi de dévaliser et qu’en avons nous fait » -Martha Graham-

lundi 28 février 2011

Nacer Khemir, le prince qui dévoila son âme

Je ne me souviens pas où et dans quelles circonstances j'ai découvert l'oeuvre de Nacer Khemir, elle qui ne me quitte plus et qui fait partie aujourd'hui de mes meilleures références.

L'omniprésence du soufisme, donc d'amour et de sagesse, dans toutes ses œuvres, fait de lui une figure paternelle, douce et bienveillante qui tente de baliser un chemin ... ou peut-être simplement de le retrouver.
Les musiques de ses films autant que ces personnages semblent tout droit sortis de contes. Allégories, paraboles, personnifications, se laisser emporter par Nacer Khemir ce n'est pas céder à l’euphémisme d'un discours religieux, c'est juste accepter d'écouter raconter une possible vérité !
Voici une série d'interviews et d'extraits reliés à ses oeuvres, de quoi découvrir et peut-être apprécier le personnage.








Bab' Aziz

vendredi 25 février 2011

Pour oublier maux et remèdes, comme pour écrire un seul vers ...

Il faut avoir écouté beaucoup de belles musiques, comme Gibran chanté par Fairuz
Il faut avoir lu Rilke et ses "Carnets de Malte Laurids Brigge" ...


أعطيني الناي


أعطني الناي وغني فالغنا سر الوجود
وأنين الناي يبقى بعد أن يفنى الوجود

Donne-moi la flûte et chante car le chant est le secret de l'existence;
La plainte de la flûte demeurera longtemps après la fin de l'existence.

هل إتخذت الغابة مثلي منزلاً دون القصور
فتتبعت السواقي وتسلقت الصخور
هل تحممت بعطره وتنشفت بنور
وشربت الفجر خمراً من كؤوس من أثير

As-tu pris comme moi la forêt pour demeure au lieu de tous les palais?
As-tu suivi le cours des ruisseaux, as-tu escaladé les rochers?
T'es-tu baigné dans les parfums (des fleurs), t'es tu séché de lumière?
T'es-tu enivré de l'aube naissante dans des coupes éthérées?

هل جلست العصر مثلي بين جفنات العنب
والعناقيد تدلت كثريات الذهب
هل فرشت العشب ليلاً وتلحفت الفضاء
زاهداً في ما سيأتي ناسياً ما قد مضى

T'es-tu assis, l'après-midi, comme moi au pied des ceps de vigne
Sous des grappes de raisins comme des lustres d'or,
Le soir venu t'es-tu étendu dans l'herbe scrutant l'infini
renonçant à l'avenir, oubliant tout le passé ?

أعطني الناي وغني وانسى داء ودواء
إنما الناس سطورٌ كتبت لكن بماء

Donne-moi la flute et chante et oublie maux et remèdes
Car les hommes ne sont que des lignes (dans un livre)
tracées avec de l'eau pour encre!


Poème


جبران خليل جبران

jeudi 24 février 2011

Les plaisirs démodés


Un petit coup d'oeil vers le haut de mes rangements et je les vois, mes belles boîtes colorées, mon petit passe-temps vivace, qui refleurit à la belle saison !
Une grande partie de mes acquisitions ont été faites au hasard de mes visites aux magasins de l'armée du salut à Montréal.
A quelqu'un qui me demandait pourquoi j'aimais les puzzles j'ai répondu : C'est le seul jeu petite qui me donnait l'air absorbée et occupée quand en fait je rêvais :)
Jouons, joue contre joue... ;)


Desplechin ne vous Desplaise

J'en ai reparlé il y a peu de temps avec un ami. Je lui décrivait dans les grandes lignes ce qu'était un film Desplechin, ce qui fut fait avec plaisir et enthousiasme. Et qui dit plaisir et enthousiasme automatiques, dit partage obligatoire !
Je racontais donc que ses personnages n'étaient pas conventionnels, qu'ils avaient des comportements et des vies complexes, figures souvent tristes, à la limite de la folie, vivant des situations dignes des plus belles tragédies grecques (terme repris a cet excellent article) et qui pourtant comme chacun de nous explorent la palette des sentiments humains : Amour, haine, jalousie, rancœur, amitié, etc. en allant peut-être (et c'est la qu'on entre dans le mythe) plus loin que la morale ou la conscience collective s'autoriserait à aller sans avoir peur de choquer.
Je pense par exemple à la Médée infanticide d'Euripide qui tue ce qu'elle a de plus cher pour punir Jason d'avoir quitté le "lit" conjugal !

Voilà, il me suffit de peu pour aller revisionner certaines scènes de ses films, pour me replonger dans son univers riche et déroutant.
Et puis j'avoue sans détours mon faible pour Mathieu Amalric, toujours son air perdu, toutes ses savantes répliques jouées avec tant de naturel. Et enfin ce visage qui sait "performer une douceur oh combien sans mièvrerie, je le jure! "

lundi 21 février 2011

Le temps qu'il reste










Elia Suleiman


Synopsis :

Film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d'une famille, ma famille, de 1948 au temps récent.
Ce film est inspiré des carnets personnels de mon père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de ma mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays.

Mêlant mes souvenirs intimes d'eux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés "Arabes-Israéliens", vivant comme une minorité dans leur propre pays.


M'a-t-il ému ?

Le retour au pays, la solitude, l'absurdité de certaines situations, etc. autant de raisons qui vous empêchent de rester de glace ... on va même comme moi, jusqu'à se liquéfier franchement et sans retenue !


Ai-je ri ?

Ouiiiiii. Des scènes improbables tout droit sorties de notre vécu de tiers-mondistes.

Un humour qui rit, qui ricane, qui glousse espiègle à la barbe de ceux qui croient lui avoir coupé les ailes.


Ai-je aimé l'histoire ?

Triste au possible, mélancolique mais l'humour .... et l'amour , et ces acteurs !

Pas de superflu. Chez Elie Suleiman c'est les silences qui parlent le plus, le réalisateur laisse la caméra faire son travail et on se laisse guider docilement.

Je ne peux pas émettre là une critique historique ou sociale pertinente, mes connaissances sur l'histoire de la région étant trop limités.


L'envie que j'ai de le revoir et peut-être la meilleur critique que je puisse faire. Sinon en voici une dans Le Monde que je trouve excellente.


Bon candidat pour le libellé : Non périssable, à suivre ...

Classé "non périssable" :)


Vedro con mio diletto

"Toujours avec mon bien-aimé" clame-t-il de sa voix envoûtante !
Contre-ténor de talent qui quand il chante vous emporte ailleurs, tout en vous laissant à lui, aux anges.

Jaroussky , quand la meilleur voix reste celle de l'enfance.