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« Nous sommes tous des voleurs. Mais au bout du compte, nous serons seulement jugés sur deux choses : qui nous avons choisi de dévaliser et qu’en avons nous fait » -Martha Graham-

lundi 22 août 2011

L'art, l'amour et la manière




Ce livre m'a replongée dans de lointains souvenirs ...

    Bien qu'il soit très fleur bleue et que l'écriture laisse à désirer on reste rivé à ce parcours hors du commun.
Entre Konya et le Massachusets, deux histoires se racontent à deux époques différentes, elles ont en commun l'amour qui transforme et qui fait prendre un chemin inattendu. Celui qu'on attend toute sa vie, qui vous illumine et vous transporte, celui qui vous blesse aussi ...
Rumi et Shams, Rumi et les derviches, la poésie de Rumi, la musique de Rumi, Rumi chanté, Rumi célébré ... je ne m'en lasse pas!

Quatrains

Allons, aujourd'hui, j'irai ivre,
Me faire d'un crâne une coupe et un calice
J'erre aujourd'hui ivre par cette ville ;
Je cherche un sage pour le rendre fou.

Notre ivresse ne provient pas du vin vermeil,
Et ce vin n'existe que dans la coupe de mon imagination.
Tu es venu pour répandre mon vin ?
Mais le vin dont je m'enivre est invisible.

Quand je m'embrase du feu de mon essence
Je voudrais t'oublier un instant.
J'ai une âme qui enivre la raison,
Viens dans ma coupe, je te boirai toi-même.

O jour, lève-toi ! Des atomes dansent.
Les âmes, éperdues d'extase, dansent.
La voûte céleste, à cause de cet Etre,danse,
A l'oreille je te dirai où l'entraîne cette danse.

Nous avons appris à l'ami ( ...) à boire le vin.
Nous possédons le feu de l'amour qui brûle l'amour même.
Depuis l'éternité le temps ne nous a pas vus dormir,
Pendant toutes ces nuits que nous avons changé en jour.

Je ne suis pas moi-même, tu n'es pas toi, tu n'es pas moi ;
Et cependant, je suis moi, tu es toi et tu es moi.
L'état où tu m'a mis est tel, ô idole de Khotan
Que je ne sais si je suis toi, ou si tu es moi.

J'étais un homme pieux, tu as fait de moi un chanteur
Un pilier de cabaret toujours assoiffé de vin.
J'étais assis gravement sur mon tapis de prière,
Tu as fait de moi la risée des enfants du quartier.

Nous le nommons tantôt le vin, et tantôt la coupe,
Tantôt l'or, ou bien l'argent brut.
Tantôt l'appât, tantôt le gibier, tantôt le piège.
Mais pourquoi toutes ces métaphores ? Pourquoi ne pas dire son nom ?

O âme du monde, j'ai perdu et l'âme et le monde,
O ma lune, j'ai perdu et la terre et le ciel.
Ne mets pas la coupe dans ma main, porte la à ma bouche,
Car enivré de toi, j'ai perdu le chemin de ma bouche

Tu n'es pas fait d'eau et de terre,
Tu es hors de ce monde errant, ce monde d'eau et d'argile.
Le corps est un ruisseau, l'âme l'eau de Jouvence qui y coule...
Là où tu te trouves, tu ne te soucies ni de l'un, ni de l'autre.

Je suis cette âme unique qui possède cent mille corps.
Mais que faire ? J'ai la bouche scellée!
J'ai vu une multitude d'homme qui tous n'étaient que moi-même :
Mais entre tous, je n'ai pas vu celui-là même que je suis.

Tu es l'âme et le monde ; le monde est heureux avec toi.
Si même tu me blesses, si cette blessure provient de ta dent, ô douceur
La poussière de ta main est l'or de l'alchimie,
Celui qui n'est pas bon, le devient avec toi.

Ta perfection m'a appris ce qu'était l'amour,
Ta beauté m'a appris à rimer des odes.
Ton image danse sur l'écran du cœur,
Et cette image m'a appris à danser

Il est un désert hors de l'islam et de l'infidèle,
Au centre de cet espace habite notre amour.
Quand l'amitié y arrive, il y pose sa tête ;
Car en ce lieu il n'y a point d'islam et d'infidèle, ni même de lieu.

La nuit dit : «Je suis le compagnon des buveurs,
Je suis l'âme de ceux qui ont le coeur brûlé,
Et pour ceux à qui le destin n'a pas accordé l'amour,
Je suis chaque nuit l'ange de la mort. »

Tu es partie : ton départ m'arrache des larmes de sang,
Mon angoisse toujours accrue accroît mes larmes.
Tu n'es pas partie seule, mes yeux sont partis avec toi :
Puisque je n'ai plus d'yeux, comment verser des larmes ?

Nous qui, sans coupe et sans vin, sommes contents,
Nous qui, honnis ou louangés, sommes contents.
« A quoi aboutirez-vous» nous demande-t-on;
A nous qui, sans aboutir à rien, sommes contents.

Bien que je ne sois pas beau, j'aime la beauté.
Je ne puis être du vin, cependant, je suis ivre de vin.
Je ne suis pas un homme pieux, soit.
Du moins je suis de ceux qui s'enivrent à la taverne.

Quel jour est donc celui-ci ? L'éclat du soleil est double.
Un écho de la voûte céleste se fait entendre sur terre.
Aujourd'hui ne ressemble pas aux autres jours,
O amoureux sans espoir ; bonne nouvelle, votre temps est venu !

Il n'existe dans l'amour ni sublime, ni bassesse,
Ni sottise, ni esprit.
Ni hafiz, ni cheikh, ni derviche;
Il faut être vaurien, cynique, débauché.

Que peut faire un amoureux sinon s'humilier ?
A quoi passerait-il ses nuits, sinon à rôder dans le quartier de l'Aimée ?
Ne t'étonne pas s'il baise tes cheveux bouclés ;
Que peut faire un fou, sinon mordre ses chaînes ?

Sache que ton âme ressemble à une caverne,
Dans laquelle il y a un étrange bazar.
Chacun a sa Bien-aimée et agit comme il lui plaira,
Mais cette Bien-aimée est mystérieuse et étrange !

Notre corps pétri de terre est la lumière des cieux.
Les anges sont jaloux de notre pénétration.
Tantôt notre pureté rend jaloux les esprits célestes,
Tantôt les démons s'enfuient loin de notre impureté.

Autrefois, nous étions des enfants, puis nous fumes maîtres
Autrefois nous étions heureux de voir des visages amis.
Écoute la fin de notre aventure :
Nous sommes devenus pareils aux nuages, pareils au vent.

Tous les atomes qui se trouvent dans l'air, et dans le désert,
Sache bien qu'ils sont épris comme nous.
Et que chaque atome, heureux ou malheureux,
Est étourdi par Ie Soleil de l'âme inconditionnée.

Je suis l'Océan tout entier, non pas une goutte !
Je ne suis pas un orgueilleux aux faux regards.
Chaque atome à qui je parle en mon muet langage,
S'exclame sans tarder: « Je ne suis pas un atome! »

La bien-aimée est devenue pareille au soleil,
L'amoureux, tel un atome, se met à danser.
Lorsque tremblote la brise du printemps d'amour,
Chaque branche qui a quelque feuille se met à danser.

La bien-aimée murmurait des paroles indistinctes,
Ma raison s'est égarée ; il ne m'en est rien resté !
Mon Dieu ! elle devait prononcer une incantation,
Car la trace est gravée dans mon coeur de pierre.

Tu me dis que je suis fou et extravagant.
C'est toi qui est folle de chercher la raison dans un fou.
Tu trouves que je suis imprudent et inflexible,
C'est la sphère elle-même qui est inflexible.

Dès que }'entendis le mot amour,
J'ai usé mes yeux, mon âme et mon coeur sur son chemin.
Je me suis dit que, bien que l'amant et l'aimée soient deux,
En vérité ils ne sont qu'un et je devais y voir double.

Je suis ivre de toi... non de vin, ni d'opium,
Je suis fou, ne cherche pas la raison chez un fou.
De mon âme débordante naissent mille fleuves,
De ma danse tournoyante, le monde est étourdi.

En voyant mon teint jauni, cette idole célèbre,
M'a dit: « N'espère plus que je sois à toi»
«Tu as été mon amant pendant cent lunes
Maintenant tu as la couleur de l'automne, moi je garde celle du printemps»

En souvenir de ta lèvre, je baise le rubis de ma bague ;
N'ayant pas celle-là, je baise celui-ci.
Ne pouvant atteindre ton ciel,
Je me prosterne et je baise la terre.

Pourquoi rôdes-tu dans le quartier de ton imagination,
Que laves-tu avec les larmes de sang de ton coeur ?
De la tête jusqu'aux pieds tu es le Vrai ;
Que cherches-tu, ô ignorant de toi-même ?

Ne dis pas : « La nuit» Notre jour n'a pas de nuit ;
Dans la secte de l'amour, il n'est d'autre secte que l'amour.
L'amour est un océan sans fond, ni rive ;
Bien des hommes s'y noient sans plaintes et sans lamentations.

L'amour est un grand bien qui produit de grands maux.
L'amoureux ne doit pas éviter ces maux.
Dans l'amour, le vaillant c'est celui
Qui lorsque l' arnour l'attaque, capitule.

Qui est plus malheureux qu'un amant désespéré ?
II n'y a point de remède au mal d'amour.
Ni l'avarice, ni l'hypocrisie ne guérissent le chagrin d'amour;
Dans le véritable amour n'existent ni fidélité ni cruauté

.On a pétri l'argile de l'homme avec la rosée d'amour,
Et mille troubles, mille désordres naissent dans le monde.
Les mille lancettes de l'amour ont piqué les veines de l'âme
Pour y prendre une goutte; et cette goutte s'appelle : le coeur.

Puisque ton amour réside dans l'essence du ciel,
La discorde et la querelle envahiront jusqu'au trône,
Le monde est devenu une âme en tous sens ouverte,
Et ton amour pénètre cette âme d'en haut.

La nuit vient de passer... mon ivresse continue.
Sous ton empire, je m'occupe de mes propres affaires.
Je suis à la fois l'amant et l'aimé.
Je suis à la fois le bouquet, le rossignol et la rose de moi-même.

Le rossignol est venu au jardin, les corbeaux se sont enfuis ;
Allons au jardin ensemble, ô flambeau de mes yeux.
Comme le lys et la rose, épanouissons-nous dans l'extase ;
Comme l'eau qui court, courons de jardin en jardin.

samedi 25 juin 2011

Tigran on Tuesday ...

Un beau cadeau que m'a fait là mon ami mélomane Hakim :)
Tigran un merveilleux pianiste Arménien !
Son jeu est comme une histoire qui se déroule, l'eau d'un ruisseau qui serpente doucement vers quelque chose de plus grand. Il vous emporte loin (du Gesù), comme l'a fait Yan Tiersen au club Soda ou encore comme le fera Anouar Brahem au théâtre Jean Duceppe :)

Dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal le 28 Juin 2011 à 22h30
(Désolée Hakim j'irai encore sans toi :P)

Bonne écoute !


J'ai ajouté la vidéo de la soirée à la fin du post (petit suivi :) )







lundi 13 juin 2011

"Yidwen ad mhassabegh" chantait Nouara

Parce qu'elles sont toutes belles et qu'elles me donnent du courage !
Très beau reportage sur la condition féminine en Algérie réalisé par Nadia Zouaoui.
Touchant, révoltant, vrai quoi que certains en disent ...
Je me propose de le prêter à qui voudrait le voir
En vente aussi sur le site de l'ONF ou à la Cinémathèque québécoise coin St-Denis /Maisonneuve.







Bande-annonce :

dimanche 5 juin 2011

samedi 14 mai 2011

Dû-o voyage



Quelques photos narcissiques :)
Prises par un ami avant et pendant l'expo des finissants. Merci Thibault !














lundi 25 avril 2011

Je pense donc je peux être ... multiple

Voilà quelques temps déjà que mon chemin à croisé celui du "roman polyphonique".
La polyphonie désigne dans un roman, la pluralité des voix narratives. On y retrouve donc des narrateurs-personnages qui y expriment des points de vues différents. Les évènements ne sont plus simples enchaînements d'actions perçues, ressentis et contés mais une problématique de chaque instant, une remise en question perpétuelle, l’éternel "où est la vérité?"
Ailleurs ... nous dit Kundera, ailleurs que dans l’exiguïté de notre seul regard.
Parmis les titres de roman que je pourrais citer et recommander (bien sûr) :




Les frères Karamazov de Dostoievski,



La vie est ailleurs de Kundera (Il va d'ailleurs écrire en 1981 la pièce "Jacques et son maître" en hommage à Diderot)


Ou plus récemment :



This moonlit night,
All have gone to the woods.
Oh the intoxicating winds of spring.

I won't go with them.
Let me lie here in my own room.
Alone in my quiet little corner.

I'll have to remain in this little home of mine.
I'll have to wash it, wipe it with care.
I'll have to keep awake,
Lest he comes.
(I wish I knew when he will come).

Oh! If he remembers me...
In these intoxicating winds of spring...


vendredi 15 avril 2011

Arabic mood ... (merci Yaourt) :)

Ghada Shbeir et Fadia El Hage !
Je n'écoute pas tant que ça la musique arabe mais quand ça arrive j'accroche rapidement et longtemps. Un coté fleur bleue sérieux (j'aime ça!)
Paroles à venir (il me faut trouver un clavier me permettant de taper le texte en arabe)

Bon les 3 grosses découvertes de la semaine :

Celui qui sert (vin) - الساقي
(pour ceux qui veulent se replonger dans "dirassat el-nass", un lien qui explique bien)



أيها الساقي إليكَ المشتكَى
قد دعوناك وان لم تسمعِ
ونديمٍ همتُ في غُـرّتِهِ
وشرب الراح من راحتِه
كلما استيقظ من سُكرَتِهِ
جذبَ الزقَّ اليهِ واتـّكا
وسقاني أربَعـًا في أربَع ِ
غصنُ بان ٍمالَ من حيثُ النوى
ماتَ من يهواه من فرط ِالجوى
خَفِقُ الأحشاء ِ مرهونُ القوى
كلما فكـر في البين ِ بكى
ويحه يبكي لما لم يقـع ِ
مال لعيني عَشِـيَتْ بالنظر ِ
أنكرَتْ بعدكَ ضوءَ القمر ِ
فإذا ما شئتَ فاسمَعْ خبري
دَمِيَتْْ عينايَ من طول ِ البكى
وبكى بعضي على بعضي معي
ليس لي صبـرٌ ولا لي جَلَـدُ
يالـقومي عذلوا واجتهدوا
أنكروا شكوايَ ممّا أجـِدُ
مثلُ حالي حقـُّها أنْ تشـتـكـي
كـمدَ اليأس ِ وذُلَّ الطَـمَعِ
كبـدِي حرّى ودمعي يكـِفُ
تعرفُ الذنبَ ولا تعتـرِفُ
أيـها المعرِضُ عما أصِـفُ
قد نما حُبـِّي بقلبي وزكا
لا تـخـلْ في الحبِّ إنـّي مدَّعِـي

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Le symbole de l'amour - رمز الحب


اسألوا الشمس .. هل رأت مثل عشقي
مذ أنيرت ، أو عاشقا عاش مثلي

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Je m'en vais (?) - روحان






mardi 5 avril 2011

Brebis égarée de la Mancha



Un massacre en musique ...
Le héros ? Nul autre que notre cher Don Quichotte qui confond cette fois un troupeau de brebis avec une armée de soldats ennemis.
Entendez-vous ces pauvres bêtes hurler et se débattre ?!
Je ne m'attendais certes pas à tant d'humour dans de la musique classique.
Strauss ou le carnage élégant, voilà qui n'est pas courant !

Maestro s"il vous plait ! :)








Lift me up ...

Marotte du moment, marotte de la dernière session, marotte qui pourrait durer longtemps !







mardi 22 mars 2011

Je crois ...

Je crois ... que cette chanson est de toute beauté.
"Je crois entendre encore" dans la version italienne de l'Opéra de Bizet "Les pêcheurs de perles"
Interprétation de Salvatore Licitra qu'on qu'on retrouve aussi dans le film "The man who cried" de Sally Potter.
Sally Potter réalisatrice d'ailleurs de l'excellent "Leçon de Tango" pour lequel j'ai eu un coup de foudre il y a quelques années.

Bon, j'arrête de tirer le fil des liens ...

Voilà de quoi se laisser aller :) :


Mi par d'udire ancora,
o scosa in mezzo ai fior,
la voce sua talora,
sospirare l'amor! O notte di carezze,
gioir che non ha fin,
o sovvenir divin! Folli ebbrezze del sogno,
sogno d'amor! Dalle stelle del cielo,
Altro menar che da lei,
La veggio d'ogni velo,
Prender li per le ser!
O notte di carezze!
gioir che non ha fin!
o sovvenir divin!
Folli ebbrezze del sogno, sogno d'amor!
divin sovvenir, divin sovvenir!

Bonne écoute


lundi 14 mars 2011

L'art d'émouvoir




De la peinture. Peu mais qui bizarrement m'interpelle à chaque fois.
Les couleurs !
J'ai fait un petit travail sur Friedensreich Hundertwasser. J'ai remis la main dessus un peu par hasard il y a peu de temps.
Matisse sur une boîte de Puzzle.
Séraphine de Senlis grâce à un film de Martin Provost qui raconte la vie de cette artiste extatique.
Schiel par un blog étrange et passionnant :)

Alors voici dans l'ordre dans lequel ils ont été cités :






mercredi 2 mars 2011

Heureux qui comme Ulysse ...

Toujours ce fil mince et quasi-invisible qui va d'une idée à l'autre de découverte en trouvaille.
J'étais parti à la recherche d'une photo d'arrière-plan pour mon lecteur et j'ai atterri à Kolmanskop sans trop savoir comment.
Kolmanskop en Namibie, ancienne mine de diamant construite par les allemands en 1908. Aujourd'hui village fantôme et attraction touristique.
Les photos de ses maisons désertées m'ont tout de suite séduite. Effrayantes de désolation mais agissant comme un aimant, s'il existe un chant des sirènes photographique alors il doit ressembler à ça.
Je regarde encore et cette citation de la bible s'invite dans ces paysages "Tu es poussière et tu retourneras poussière". C'est drôle nos hauts édifices en verre et en béton me semblent d'un coup plus accueillants quand la nature à de telles allures de fin !

Question pour finir : Existe-t-il dans le règne animal quelque chose qui ressemblerait à ce qu'on appelle "renouvellement urbain" ? Plus précisément, une espèce qui pratiquerait le recyclage de ses ressources bâties.




Béquille littéraire



« Nos désirs sont presque toujours erronés à cause d'une conception erronée de nos intérêts. »
-Les carnets du sous-sol- Fiodor Dostoïevski

Dur de mettre la main sur ces intérêts qui nous feraient désirer "mieux" ...
Oui ... gardons cette phrase pour des jours pleins de bonnes intentions et de résignation.

lundi 28 février 2011

Nacer Khemir, le prince qui dévoila son âme

Je ne me souviens pas où et dans quelles circonstances j'ai découvert l'oeuvre de Nacer Khemir, elle qui ne me quitte plus et qui fait partie aujourd'hui de mes meilleures références.

L'omniprésence du soufisme, donc d'amour et de sagesse, dans toutes ses œuvres, fait de lui une figure paternelle, douce et bienveillante qui tente de baliser un chemin ... ou peut-être simplement de le retrouver.
Les musiques de ses films autant que ces personnages semblent tout droit sortis de contes. Allégories, paraboles, personnifications, se laisser emporter par Nacer Khemir ce n'est pas céder à l’euphémisme d'un discours religieux, c'est juste accepter d'écouter raconter une possible vérité !
Voici une série d'interviews et d'extraits reliés à ses oeuvres, de quoi découvrir et peut-être apprécier le personnage.








Bab' Aziz

vendredi 25 février 2011

Pour oublier maux et remèdes, comme pour écrire un seul vers ...

Il faut avoir écouté beaucoup de belles musiques, comme Gibran chanté par Fairuz
Il faut avoir lu Rilke et ses "Carnets de Malte Laurids Brigge" ...


أعطيني الناي


أعطني الناي وغني فالغنا سر الوجود
وأنين الناي يبقى بعد أن يفنى الوجود

Donne-moi la flûte et chante car le chant est le secret de l'existence;
La plainte de la flûte demeurera longtemps après la fin de l'existence.

هل إتخذت الغابة مثلي منزلاً دون القصور
فتتبعت السواقي وتسلقت الصخور
هل تحممت بعطره وتنشفت بنور
وشربت الفجر خمراً من كؤوس من أثير

As-tu pris comme moi la forêt pour demeure au lieu de tous les palais?
As-tu suivi le cours des ruisseaux, as-tu escaladé les rochers?
T'es-tu baigné dans les parfums (des fleurs), t'es tu séché de lumière?
T'es-tu enivré de l'aube naissante dans des coupes éthérées?

هل جلست العصر مثلي بين جفنات العنب
والعناقيد تدلت كثريات الذهب
هل فرشت العشب ليلاً وتلحفت الفضاء
زاهداً في ما سيأتي ناسياً ما قد مضى

T'es-tu assis, l'après-midi, comme moi au pied des ceps de vigne
Sous des grappes de raisins comme des lustres d'or,
Le soir venu t'es-tu étendu dans l'herbe scrutant l'infini
renonçant à l'avenir, oubliant tout le passé ?

أعطني الناي وغني وانسى داء ودواء
إنما الناس سطورٌ كتبت لكن بماء

Donne-moi la flute et chante et oublie maux et remèdes
Car les hommes ne sont que des lignes (dans un livre)
tracées avec de l'eau pour encre!


Poème


جبران خليل جبران

jeudi 24 février 2011

Les plaisirs démodés


Un petit coup d'oeil vers le haut de mes rangements et je les vois, mes belles boîtes colorées, mon petit passe-temps vivace, qui refleurit à la belle saison !
Une grande partie de mes acquisitions ont été faites au hasard de mes visites aux magasins de l'armée du salut à Montréal.
A quelqu'un qui me demandait pourquoi j'aimais les puzzles j'ai répondu : C'est le seul jeu petite qui me donnait l'air absorbée et occupée quand en fait je rêvais :)
Jouons, joue contre joue... ;)


Desplechin ne vous Desplaise

J'en ai reparlé il y a peu de temps avec un ami. Je lui décrivait dans les grandes lignes ce qu'était un film Desplechin, ce qui fut fait avec plaisir et enthousiasme. Et qui dit plaisir et enthousiasme automatiques, dit partage obligatoire !
Je racontais donc que ses personnages n'étaient pas conventionnels, qu'ils avaient des comportements et des vies complexes, figures souvent tristes, à la limite de la folie, vivant des situations dignes des plus belles tragédies grecques (terme repris a cet excellent article) et qui pourtant comme chacun de nous explorent la palette des sentiments humains : Amour, haine, jalousie, rancœur, amitié, etc. en allant peut-être (et c'est la qu'on entre dans le mythe) plus loin que la morale ou la conscience collective s'autoriserait à aller sans avoir peur de choquer.
Je pense par exemple à la Médée infanticide d'Euripide qui tue ce qu'elle a de plus cher pour punir Jason d'avoir quitté le "lit" conjugal !

Voilà, il me suffit de peu pour aller revisionner certaines scènes de ses films, pour me replonger dans son univers riche et déroutant.
Et puis j'avoue sans détours mon faible pour Mathieu Amalric, toujours son air perdu, toutes ses savantes répliques jouées avec tant de naturel. Et enfin ce visage qui sait "performer une douceur oh combien sans mièvrerie, je le jure! "

lundi 21 février 2011

Le temps qu'il reste










Elia Suleiman


Synopsis :

Film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d'une famille, ma famille, de 1948 au temps récent.
Ce film est inspiré des carnets personnels de mon père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de ma mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays.

Mêlant mes souvenirs intimes d'eux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés "Arabes-Israéliens", vivant comme une minorité dans leur propre pays.


M'a-t-il ému ?

Le retour au pays, la solitude, l'absurdité de certaines situations, etc. autant de raisons qui vous empêchent de rester de glace ... on va même comme moi, jusqu'à se liquéfier franchement et sans retenue !


Ai-je ri ?

Ouiiiiii. Des scènes improbables tout droit sorties de notre vécu de tiers-mondistes.

Un humour qui rit, qui ricane, qui glousse espiègle à la barbe de ceux qui croient lui avoir coupé les ailes.


Ai-je aimé l'histoire ?

Triste au possible, mélancolique mais l'humour .... et l'amour , et ces acteurs !

Pas de superflu. Chez Elie Suleiman c'est les silences qui parlent le plus, le réalisateur laisse la caméra faire son travail et on se laisse guider docilement.

Je ne peux pas émettre là une critique historique ou sociale pertinente, mes connaissances sur l'histoire de la région étant trop limités.


L'envie que j'ai de le revoir et peut-être la meilleur critique que je puisse faire. Sinon en voici une dans Le Monde que je trouve excellente.


Bon candidat pour le libellé : Non périssable, à suivre ...

Classé "non périssable" :)


Vedro con mio diletto

"Toujours avec mon bien-aimé" clame-t-il de sa voix envoûtante !
Contre-ténor de talent qui quand il chante vous emporte ailleurs, tout en vous laissant à lui, aux anges.

Jaroussky , quand la meilleur voix reste celle de l'enfance.